Etat chimique
Le suivi de l’état chimique des masses d’eau côtières et transitions est basé sur les mêmes substances que pour les eaux de surface continentales.
Quatorze masses d’eau littorales sont en bon état chimique et dix en mauvais état. Les derniers résultats de suivi (mars 2012 à mai 2013) ne montrent aucune contamination aux métaux lourds et aux pesticides dans l’eau ; l’ensemble des masses d’eau côtières et de transition de la façade normande étant en très bon état pour ces catégories de substances.
L’analyse des polluants industriels dans le cadre de la DCE révèle des dépassements aux Octylphénols (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol) pour les masses d’eau FRHT05, FRHT06 et FRHC11 et au DEHP (Di(2-éthylhexyl)phthalate) à Honfleur pour FRHT03 et à Dieppe pour FRHC18. D’autres polluants déclassent certaines masses d’eau, avec en premier lieu le Tributylétain-cation pour toute la Seine (masses d’eau amont, centrale et aval) et les masses d’eau côtières FRHC16 et FRHC 17 ; associé au Benzo(g,h,i)perylène et l’Indeno(1,2,3-cd)pyrène pour toute la Seine et la Risle maritime. La Seine aval est en plus déclassée par le Fluoranthène, le (Benzo(b)fluoranthène + Benzo(k)fluoranthène) et le Benzo(a)pyrène.
Un état chimique sans HAP et sans DEHP conformément aux recommandations de la DCE (carte ci-dessus) permet d’établir que la Risle maritime (FRHT07) passe en état moyen et le pays de Caux nord (FRHC18) passe en état bon.
Molécule faiblement dégradable, l’octylphénol est transporté par les milieux aquatiques et s’accumule essentiellement dans les sédiments ; les principales sources d’émissions provenant des rejets de stations urbaines ou des effluents industriels (notamment via l’utilisation des nonylphénols). Suite aux nombreuses restrictions d’utilisations qui touchent le nonylphenol, les industriels cherchent à limiter leurs utilisations des alkylphénols. Les émissions d’octylphénol pourraient dans ce cas décroître régulièrement, en même temps que les émissions de nonylphénol.
Pour la chimie, aucun suivi n’avait été effectué en 2009 sur eau de mer et seule la prise en compte de matrices intégratrices telles que le biote ou le sédiment permettait d’appréhender la contamination du milieu par les substances chimiques. En 2012, une campagne nationale d’analyses chimiques dans l’eau a été lancée pour répondre aux préconisations de la DCE ; elle s’est déroulée sur 2012 et 2013. Compte tenu de la nature différente des éléments analysés pour l’état des lieux de 2009 et celui de 2013, leurs résultats ne peuvent pas être comparés.
Il convient néanmoins de souligner que la chimie dégrade 5 (19%) des ME stables (FRHC16, FRHC18, FRHT03) ou ayant connu une amélioration (FRHC11 et FRHT05) entre 2009 et 2013 pour l’état écologique. Trois masses d’eau sont déclassées (FRHC11, FRHT05 et FRHT06) pour une substance en particulier, l’octylphénol, à raison d’un ou de 2 dépassements sur les 8 à 10 analyses annuelles. La norme de qualité environnementale (NQE) correspondant à cette substance est très basse (0.01µg/L) face à la limite de quantification des laboratoires, dix fois supérieure à cette valeur (LQ=0.1µg/L), ce qui induit artificiellement des pics de contamination.